SAVOIR-FAIRE DE LA
La plumasserie est un métier d’art ancestral qui consiste à travailler et sublimer les plumes pour les intégrer dans des projets de création de costumes, de haute couture, ou encore de décoration. Si ce savoir-faire a connu un essor au début du XIXe siècle et dans les années 1980, les ateliers ont disparu petit à petit. Aujourd’hui, peu d’artisans exercent ce savoir-faire.
Depuis toujours, l’homme est fasciné par la plume. Il lui confère une charge symbolique forte en fonction de la race de l’oiseau. En Amérique par exemple, la plume ornait les couvre-chefs des Sioux et distinguait leur rang social. Mais elle est aussi signe d’élévation et de paix, utilisée lors de rites ou de cérémonies.
Dans les sociétés Occidentales, elle représentait la richesse et le pouvoir. Les plumassiers confectionnaient des pièces aussi bien pour les femmes que pour les hommes afin d’orner leurs vêtements ou leurs chapeaux avec des plumes d’autruche, de coq, de paon, d’oie ou de vautour. Au XIXe siècle et plus particulièrement à la Belle Epoque, le plumassier est à tous les coins de rue. Il réalise des coiffes pour les femmes de la haute société ou des costumes pour les spectacles. Au début du XXe, ce savoir-faire atteint son apogée, mais il déclinera avec les changements d’habitudes des populations comme l’arrivée des femmes au travail.
A l’époque, l’engouement pour les plumes exotiques est tel que de nombreux débordements ont lieu dans leur collecte et leur production. De ce fait, signée en 1973, la Convention de Washington vise à protéger la faune et la flore sauvage par l’interdiction de son commerce pour les générations à venir. Cette déontologie stricte guide alors le plumassier dans le choix de ses matériaux. Aujourd’hui, il se fournit en plumes issus de la chaîne alimentaire qui sont traitées et teintées. Le plumassier les travaille avec patience et minutie pour de nouvelles typologies de projets comme les arts décoratifs, l’architecture d’intérieur, la scénographie et même le merchandising.
Artisan plumassier, Julien Vermeulen s’est formé au lycée Octave Feuillet, unique établissement parisien proposant un CAP plumassier. Dans son atelier dans le Maine-et-Loire, il réalise des pièces pour des maisons de haute couture et pour la décoration, mais également des œuvres personnelles. Soucieux de l’origine de ses plumes et désireux d’être éthique et autonome, il a créé au sein même de son atelier un laboratoire de traitement de plumes lui permettant de maîtriser toute la chaîne de production de ses pièces.