ARTISAN DU MOIS
16-05-2023
La menuiserie en sièges est associée au travail du bois. Elle se différencie des autres spécialités liées à cette matière par les techniques et le type de pièces qui en résulte. Plus qu’une passion, ce métier d’art est la raison d’être de Louis Monier. Voici le portrait d’un artisan dévoué à son savoir-faire dont la pratique s’inscrit dans le partage et le respect.
Dès l’âge de 6 ans, Louis Monier sait qu’il veut faire de la menuiserie en sièges. À 15 ans, il débute ses études à l’école Boulle. 6 années sont nécessaires pour maîtriser en partie son métier : 4 ans de Formation aux Métiers d’art et 2 ans en Diplôme des Métiers d’Art. Après une expérience au Mobilier National, il ouvre en 2013 l’Atelier Monier où il peut s’exprimer grâce à ses propres créations.
La menuiserie en sièges consiste en la création en bois de la structure des sièges. C’est un savoir-faire technique qui demande d’avoir une bonne vision dans l’espace et qui requiert une appétence pour le travail d’équipe. En effet, la fabrication de sièges nécessite de travailler avec d’autres corps de métier comme le tapissier, le sculpteur sur bois ou encore le doreur.
Dans son artisanat, Louis Monier allie maîtrise des techniques traditionnelles, outils technologiques et créativité pour tenter de changer le regard sur le siège. Celui-ci semble un objet du quotidien alors qu’il est en réalité proche de la sculpture du fait des successions de lignes qui le font exister. Avec son âme d’artiste et sa maîtrise du dessin, Louis Monier crée des sièges d’exception dont l’une lui a valu le titre de Meilleur Ouvrier de France (2019).
Contrairement à d’autres spécialités liées au bois, la menuiserie en sièges vient retirer la matière pour créer et façonner des lignes, parfois cassées. Ce geste est le favori de Louis Monier puisque c’est ainsi qu’il fait vivre chacune de ses pièces.
La ligne cassée est la signature de l’artisan, garante pour lui d’un siège réussi. Elle illustre son rapport à la Nature et le respect qu’il a pour ses prédécesseurs qui sont l’essence même de l’artisanat d’art.
Dans l’atelier de Louis Monier, les stagiaires sont omniprésents du fait de son attachement à la transmission. Engagé, il souhaite leur apprendre son savoir-faire mais également les rouages par lesquels il est passé afin qu’ils soient préparés à leur future vie professionnelle.
Dans la menuiserie en sièges, la transmission passe également par les outils. Le wabstringue, outil incontournable à la pratique de ce savoir-faire, n’est plus commercialisé et sa disparition serait également celle du métier. Avec le soutien de la Fondation Rémy Cointreau, Louis Monier a pu créer plusieurs wabstringues, pour lui ainsi que pour ses stagiaires.
Les Prix Savoir-faire en transmission (ex - Prix de perfectionnement aux métiers d’art), sont décernés chaque année par la Ville de Paris.
La Fondation Rémy Cointreau soutient l’Association La Source Garouste dans le cadre de leurs nouveaux ateliers : « Métiers d’art et de la main ». Intégrés dans l’univers des métiers d’arts, ces ateliers se caractérisent par la découverte des savoir-faire, des gestes et des techniques visant à transformer la matière.