ARTISAN DU MOIS
13-06-2022
Mathilde Jonquière est mosaïste. Dans son atelier parisien, elle assemble des tesselles de tout type. Ainsi, pour exécuter son travail, elle utilise bien plus que les matériaux de base de sa spécialité. Ses ouvrages finaux ornent des supports inconnus et emmènent le spectateur dans quelques rêveries lointaines. Passionnée et consciente de cet héritage culturel et artistique, elle crée ses pièces dans un univers poétique bien à elle, délicat et coloré, avec, toujours, une touche de contemporanéité.
Son métier d’architecte d’intérieur l’éloignant petit à petit du geste et du dessin, elle prend conscience qu’un retour vers la matière s’avère nécessaire. La mosaïque est une évidence, une vocation qui associe la délicatesse du dessin et la robustesse de la pierre. La pâte de verre, les émaux de verre, les tesselles d’or, le grès cérame, mais aussi le marbre et le ciment lui octroient une liberté infinie de création. La couleur ne la quitte jamais et rythme chacun de ses assemblages. Avec raffinement, elle emmène son savoir-faire vers des créations qui vont bien au-delà de la mosaïque traditionnelle. Chacune de ses pièces tend vers une subtilité et un souci du détail qui lui sont propre.
Le geste n’est pas seulement l’action du faire. Chaque artisan exécute sont propre geste qui représente un métier dans son universalité. C’est ce geste qui maintient le savoir-faire en vie.
Le corps est l’outil fondamental de Mathilde Jonquière et la mosaïste en a entièrement besoin pour se confronter à la matière. Elle manipule cette dernière, la coupe, afin de lui donner la forme adéquate qui prendra place dans la composition : « le geste que je vais créer va créer un mouvement sur la mosaïque. C’est quelque chose de très corporel et très chorégraphique ». Les sens interviennent dans ce processus de création : le toucher, la vue mais encore l’écoute. D’ailleurs, Mathilde Jonquière reconnait au son si la tesselle est découpée comme il faut.
La transmission est un assemblage de connaissances qui perdure dans le temps, comme une mosaïque infinie où chaque tesselle s’apparent à un morceau de savoir, posé là par un artisan. Mathilde Jonquière participe activement à étendre cette mosaïque encore plus loin en accompagnant sa collaboratrice et son apprentie. Ensemble, elles déposent un peu d’elles-mêmes dans l’éternel chaîne de la transmission.
Mathilde Jonquière souhaitait apporter un nouveau souffle à ses créations en allant plus loin dans le choix de ses matériaux. Aussi, elle avait pour projet d’ajouter à ses compositions des pierres dures et semi-précieuses comme l’agate. La Fondation Rémy Cointreau l’a accompagné en l’aidant à se former à la découpe de la matière et à se procurer tous les matériaux nécessaires à l’aboutissement de ce projet.
Le 11 Janvier 2018, Caroline Martin-Rilhac et Hervé Dumesny, représentant la Fondation Rémy Cointreau, ont participé au Jury au Prix Avenir des Métiers d’Art national 2017 – niveau IV et V – dans les locaux de l’Institut National Métiers d’Art.
Maxime Bellaunay est ébéniste sculpteur, il a été soutenu par la Fondation Rémy Cointreau en 2021. Après un BMA en ébénisterie et un DMA spécialisé en décors et traitement de surface à l’école Boulle, il installe son atelier aux Ateliers de Paris.